Mode éco-responsable : Quelles actions mises en place par l'industrie du textile ?

La semaine dernière nous a permis de faire le point. Oui, la mode pollue, énormément et pour de nombreuses raisons. Mais maintenant que nous sommes conscient(e)s du mal que cette industrie cause à notre environnement il est primordiale d’imaginer de nouveaux modes de production et de consommation. Mais cette modernisation : Ne devrait-elle pas débuter par des changements radicaux chez les géants de l’industrie ? En effet, il s’agit certainement d’une étape  cruciale, sans laquelle aucune amélioration profonde ne sera visible.

 

Si à la lecture de notre précédent article vous avez été saisi d’angoisse, cette fois-ci nous avons pour ambition de vous rassurer. Car heureusement, des initiatives fleurissent peu à peu dans le monde de la mode et cet article leur est dédié. ONG, marques de couturiers ou encore multinationales sont les acteurs de l’industrie textile de demain et nous vous convions aujourd’hui à découvrir leurs propositions pour qu’ielle soit meilleure.

 

 

Le premier élément, celui qui a déclenché tous les autres, le battement des ailes du papillon, est tout simplement l’essor d’une conscience écologique collective. En effet, ces dernières années  celle-ci ne fait que croître. Nous avons pu voir se créer de nouveaux mouvements comme les marches pour le climat et en 2019, le parti Europe-Écologie les verts récolter 13,5% des voix aux élections européennes. Du jamais vu. 

Une fois ce constat fait, les industriels y ont vu une opportunité de conquérir de nouveaux consommateurs. Si l’adoption d’un mode de vie plus écologique se répand à grande échelle, pourquoi ne pas proposer de produits de grande consommation qui lui correspondent ?

 

C’est alors en 2011, que l’ONG Greenpeace lance sa campagne Detox, qui sera déterminante. À travers celle-ci, sont dénoncées les méthodes non respectueuses de l’environnement employées pour la production de textiles. Selon l’organisme, à l’époque « on pouvait deviner les tendances de la mode par la couleur des rivières en Chine ». Au-delà de ces accusations, Greenpeace sonne l’alarme auprès des grandes marques, et somme celles-ci de s’engager à cesser l’utilisation et le rejet des substances toxiques tout au long de leurs chaînes d’approvisionnement, d’ici au 1er janvier 2020. La campagne, grâce à de nombreux moyens de pression (manifestations, publications de rapports scientifiques…), a prouvé son effiacité. 

La charte Detox, a été signée par 80 entreprises du textile (représentant 15% de la production totale de textile mondiale) qui se sont engagées à réduire l’utilisation et le rejet de produits chimiques dangereux. Parmi ces entreprises, nous retrouvons Benetton, Puma ou encore le leader du marché, Inditex (Zara…). Si vous vous demandiez quelles avaient été les actions mises en place, en voici une liste non exhaustive : tests des rejets d’eaux usées, efforts de transparence concernant la sous-traitance, remplacement des produits chimiques toxiques par des alternatives moins nocives. Des efforts qui auront permis un assainissement de multiples cours d’eau mais aussi de meilleurs conditions sanitaires pour de nombreux ouvriers sur leur lieux de travail.

 

 

En outre, certaines entreprises n’ont pas attendu l’appel d’ONG pour prendre des initiatives individuelles. Le groupe H&M notamment, a été un précurseur en la matière (au propre comme au figuré) en déployant en 2013 un service de collecte de vêtements disponible dans tous ses points de ventes à travers le monde. Les pièces confiées au groupe sont échangées contre des bons d’achat avant d’être triées pour être reportées, réutilisées ou bien recyclées, aucun gaspillage de matière autorisé. Ainsi, une collection « Conscious », dont les pièces sont composées à 50% minimum de matières recyclées, a pu être créée chez H&M et la marque se fixe comme objectif de ne produire que des vêtements en matières recyclées ou issues de sources durables d'ici 2030.

La haute-couture n’a pas su non plu résister au phénomène écolo. La créatrice Stella McCartney par exemple n’use ni de cuir, ni de fourrure, ni de plumes pour façonner ses créations. Sensible à la question du droit des animaux, l’argument écologique a fini de convaincre la designer. Une décision qui a eu un fort écho puisqu’il a influencé les dirigeants du groupe Kering (partenaire financier de la marque de luxe) qui ont pris la décision de s’impliquer dans une stratégie plus écologique depuis 2016.

Karl Lagerfeld,  défunt créateur artistique de Chanel, déclarait également en 2016 que « L'écologie est un des thèmes de notre époque »,  en présentant une collection haute-couture inspirée et dédiée à la nature, positionnant l’impact environnemental comme un sujet majeur à aborder durant le processus de création.

Une fashion week vegan a même eu lieu pour la première fois en 2019 à Los Angeles. Bien que la souffrance animale soit le premier argument pour fonder un tel événement, il n’est pas oublié qu’il favorise également une production plus respectueuse de notre environnement.

 

Enfin, nous avons vu naître des marques dont les valeurs éthiques, et donc l’écologie, sont le ciment de leur ADN comme Bonobo jeans. Cette marque utilise du coton dont 75% est éco-responsable comme le coton bio et aucun produit chimique n’est toléré dans le processus de production, même ceux autorisés par la loi ! En faisant des recherches, nous avons également découvert des marques moins médiatisées comme « La Révolution Textile » qui produit uniquement dans l’Union Européenne pour un bilan carbone plus léger avec le lin comme unique matière première, qui demande beaucoup moins d’eau que le coton et est cultivé en France. Une autre révolution, la marque SKFK propose sur son site internet un outil permettant de connaître la quantité de Co2 rejetée par la production de chacune de leur pièce et de la comparer à celle de vêtements de grandes marques ! 

 

 

C’est là que vous vous dites : « Facile de s’habiller éthique ! Les marques mettent en avant leurs produits écologiques, donc je peux y aller. » Et bien méfiez vous. Bien que de plus en plus d’industriels du textiles se plient au règles de l’écologie, certains communiquent beaucoup sur ces valeurs sans vraiment les respecter… C’est le cas notamment de Nike ou Adidas qui ont signé la charte detox de Greenpeace sans vraiment l’appliquer par la suite. C’est ce que l’on appelle le green washing : usez de l’écologie en facade sans vraiment y prêter d’intérêt et parfois même pour dissimuler d’autres méfaits.

Mais pour ce qui est de faire des choix, nous vous expliquerons tout en détail dimanche prochain, ne vous en faites pas.

 

Pour l’instant, il est clair que de nombreux efforts sont encore à faire. Mais nous aimons à penser que cette industrie se trouve sur la bonne voie et nous tenions à mettre en avant les actions qui ont déjà été mises en place. En effet, si ceux qui ont le plus de pouvoir dans ce secteur commencent à modifier leur comportement, nous seront tous incités à améliorer le nôtre.

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